méconnaissance ou incompétence
La situation de Mayotte ne peut que nous attrister. Cependant, on n'est pas là pour nous lamenter ou rabaisser le moral de chacun. Au contraire, il est de notre devoir de pallier à cet état de fait voire de le surmonter. Nous ne sommes pas là non plus que pour critiquer ou pour mettre au grand jour les grandes faillites de notre société. Nous devons, comme Condorcet, penser à l'idée de perfectibilité et de rendre celle-ci réelle et palpable. Mayotte possède donc d'énormes richesses qu'il nous faut savoir exploiter. Cette exploitation se perçoit à travers une formation efficace, volontariste de la part de tout un chacun. De même, elle doit s'appliquer, s'appuyer, sur la perspective du développement local et de son expansion au delà de toutes les thématiques. Nous savons déjà que nous ne disposons pas de tous les instruments nécessaires à la reconnaissance totalement intègre de notre particularité. Mais, nous avons, de tous temps, les richesses requises qui nous permettent de pérenniser notre vision commune. A nous de rentabiliser cette vision et à nous de la parfaire. Cela sous-entend le fait que nous devons cesser de toujours imiter les réalisations concrètes effectuées dans les autres pays. Nous devons développer une politique qui tienne compte des réalités internes à Mayotte. Il s'agit de faire une politique tirée du vécu et de la conscience collective de l'île. Nos conditions de vie ne sont pas symétriquement égales à celles de la Métropole. Tenant compte de ce fait indéniable, nous devons nous appuyer sur nos propres représentations du réel afin de mieux exploiter nos intérêts communs. Usons de nos richesses propres afin de surmonter nos lacunes. Dors et déjà, nos autorités légiférentes locales doivent consulter comme jadis la population afin de mieux rendre compte du développement de l'île. Gérer Mayotte ne doit pas être la seule préoccupation des élus locaux. La population mérite à tout moment d'être appelée à s'exprimer quand à son avenir immédiat et futur. Ainsi, nous éviterons de renvoyer, soit à l'Union Européenne ou à la France, les fonds destinés à notre propre développement. C'est effectivement choquant de voir que nos élus locaux semblent être dans l'incapacité de mettre à profit les crédits qui leur sont alloués. Est-ce une forme d'incompétence de leur part ou est-ce une ignorance des besoins sociaux des Mahorais ? En somme, il y a une incompréhension, ou plutôt une méconnaissance, des nécessités intrinsèques à l'île. Cette incompétence est d'autant plus désavantageuse pour Mayotte dans la mesure où des besoins sociaux immédiats se font beaucoup ressentir. On dit souvent qu'il y a un manque de ressources humaines dans le développement des infrastructures de l'île. Pourtant, force est de constater que les sommes allouées au développement ne sont pas attribuées aux petites entreprises mahoraises pour améliorer les conditions de vie des Mahorais. Pendant les saisons de pluie, on voit les caniveaux déverser de la boue et des détritus, tout cela entrant allègrement dans les habitations. De même, les infrastructures routières, soi-disant de "haute technologie" laissent fortement à désirer. Cela amène vraisemblablement à la mauvaise gestion des fonds qui retentissent immanquablement sur les conditions de vie des habitants. De ce fait, au travers d'une politique qui tient compte de l'écologie et de notre milieu naturel, nous aurions pu atténuer la portée exponentielle de certaines maladies telle que le chikungunya. En même temps, nous aurions pu, dans cette même perspective, offrir de l'emploi à un certain nombre de personnes. De même, de part cette politique, nous aurions pu améliorer le développement touristique de Mayotte. Donc, par une certaine mise en rationnalité de la gestion des crédits attribués, nous pourrions entraîner une meilleure qualité de vie des Mahorais et Mahoraises. Ce lien de causalité reste une illustration qui explicite le probable développement de Mayotte.